Grève générale, c’est le mot terrible qui fait reculer tout homme politique devant son intention de réformer la société.
Et où en est le pouvoir que dans les systèmes démocratiques les électeurs ont « délégué » à ceux qui les gouvernent? Partis politiques interposés, bien sûr, car le choix des personnes se fait aussi à travers leurs mécanismes de fonctionnement.
Pas même la moitié de ceux qui pouvaient voter n’ont pris part aux élections dans trois Länder allemands. Et en France comme ailleurs, le taux de participation aux votes est le casse-tête de tous les responsables de partis. Gouvernés par des personnes qui n’ont pas même été choisies par la majorité des citoyens, est-ce cela qui mène à mal le système qui fonctionnait bien dans l’Agora de la Grèce antique, où le peuple réuni sur la grande place de l’Acropole (attention, à Athènes, l’Agora ne se trouvait pas sur la place de l’Acropole : l’agora était le « centre » alors que l’Acropole était au bord de la ville – d’où le nom constitué de ‘akron’ (abord) et ‘polis’) était informé sur les intentions de ses dirigeants et pouvait s’exprimer directement?
Où est-ce le système des partis politiques qui à la longueur de la journée étalent leurs querelles internes sur la place publique?
Où est-ce le profond désintérêt du citoyen qui tient son information à travers le filtre de la presse. Peut-il être sûr d’avoir l’information vraie et exacte? N’est-ce pas aussi l’ennui de voir tant de paroles aboutir à si peu d’actions, la lenteur des réformes qui sont nécessaires et indispensables et qui n’arrivent qu’au compte goutte?
L’adage que la politique est « l’art du possible » s’est changé en « l’art de le dire ». La pédagogie et la psychologie sont devenues les disciplines indispensables de ceux qui veulent gouverner.
L’électeur comblé? Certainement, il a choisi, voire élu, le mieux disant – ce qui en termes de marchés publics voudrait dire le plus avantageux – toutes considérations évaluées, celui qui ménage la chèvre et le choux…
Lorsque deux états membres de l’UE se sont exprimés contre le projet d’un traité constitutionnel, la crise était que chaque citoyen responsable appelle celle de l’Europe.
À vrai dire, c’était aussi la fin de la gouvernance par délégation… en effet, tous les textes soumis au référendum avaient été élaborés et approuvés par les élus des peuples de l’Union.