Or, tel n’est pas le cas, le nombre de femmes à des postes-clé n’a pas augmenté significativement depuis un demi-siècle, en dépit des directives d’égalité de traitement et d’accès à la profession, et en dépit du fait que 80% des jeunes femmes âgées entre 20 et 24 ans soient bachelières contre 75% de la gente masculine du même âge.
Les études universitaires sont devenues accessibles aux femmes, elles ont souvent les meilleurs résultats pour les premiers degrés!
Seulement 43% des étudiants au doctorat sont des femmes, pas étonnant dés lors que parmi les professeurs d’Université elles ne figurent plus qu’avec 15%. Croire que la participation féminine augmentera au fil de l’évolution est une erreur! Il a fallu un demi-siècle pour qu’au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) la participation féminine augment de 30% à 31% (!)
La Commission a beau lancer des initiatives pour promouvoir l’égalité des sexes dans les programmes de recherche, son programme d’action « Femmes et science » de 1999 n’a pas apporté le résultat escompté. Alors que le but d’une participation de 40% de femmes dans les divers comités et groupes de travail n’a pas été atteint pour le 5e Programme cadre de recherche et de développement, le nombre de coordinatrices de projets a diminué de 16 à 15% pour le 6e Programme cadre de la recherche. Le débat sur le 7e Programme cadre est lancé, le sujet d’une meilleure participation des femmes est entamé, sans toutefois qu’il y ait des perspectives fiables d’y arriver. Et cette fois, ce n’est certainement pas le manque de volonté politique!
L’absence des femmes dans les domaines de l’innovation et de la recherche a certainement un lien direct avec leur projet de carrière, leur vie familiale aussi. Les années décisives coïncident souvent avec le désir d’enfant: l’horloge biologique ne se retarde pas si aisément, du moins en général. Le manque de spécialistes dans les nouvelles technologies de la communication et de l’information est une conséquence directe d’un secteur entier qui a été boudé par les femmes, sans raison apparente, d’ailleurs, mais excluant les femmes pour deux générations au moins d’un secteur de pointe de l’économie. Il ne suffit plus d’assurer aux femmes l’accès à des professions non stéréotypées comme étant spécialement « féminines ».
Il faudra encore les convaincre à oser sortir des sentiers battus. Tout en sachant que le chemin sera ardu.
La plateforme Femmes et science a certainement sa raison d’être, ne fut-ce que pour contredire ce professeur de l’université de Leeds en Grande-Bretagne qui prétendait que les femmes étaient moins intelligentes que les gommes. Il a été licencié.