Son ambition de développer les cordes allait de pair avec la création de l’orchestre des élèves, des classes pilotes pour des jeunes de 5 ans et l’enseignement précoce dans la discipline difficile du violon par une spécialiste, ancienne collègue du musicien de l’orchestre RTL, Marie Charron qui a su à la fois faire aimer l’instrument aux petits et leur inculquer une grande rigueur dans le travail.
Le projet d’un nouveau bâtiment était dès le début de l’entrée en fonction de Josy Hamer à l’ordre du jour. Chaque conférence de professeur débutait, ou terminait avec le rapport des initiatives prises en vue du nouveau bâtiment.
Vingt ans après, le nouveau bâtiment fut inauguré, non sans d’âpres discussions et polémiques sur la place publique. C’était en effet le premier bâtiment qui frisait le coût de 1 Milliard de francs et le cri au scandale était à la une. Coup de chance extraordinaire: une semaine avant le grand crash de l’Arbed, en 1982, le gouvernement étatique avait décidé sa participation de 450 millions pour le volet construit pour la musique militaire, logée à cette époque dans les dépendances de la forteresse, adjacente aux Archives de l’Etat, qui déjà à cette époque manquaient de place.
Le généreux projet de l’architecte Robert Heintz-Sturm avait prévu un ensemble de trois unités en circonférence, une pour la musique militaire, les deux autres pour les besoins de l’enseignement et la salle de concert. Le projet fut finalement jugé trop grand… et une unité succombait à la réduction !
Visionnaire, aimant la musique, jouant lui-même du piano, le Ministre d’Etat Pierre Werner avait pressenti le rôle que pourrait jouer cet établissement. Les nombreux succès des ressortissants du conservatoire, lauréats de prix internationaux comme le Tchaïkovski pour la violoncelliste Françoise Groben, citée en bien et place de tous les autres qui mériteraient d’être nommés ici, la qualité de l’enseignement professé et les musiciens professionnels y formés sont la preuve que l’investissement était justifié. Le premier projet était-il trop ambitieux ? Déjà on parle d’agrandissement…
Le conservatoire est un bel exemple, unique en son genre, de l’action d’un mécène qui compensait les déficiences des structures publiques, il y a cent ans.
Depuis, les mécènes se font rares, les visionnaires aussi…