Ni le compromis proposé sous Présidence luxembourgeoise ni celui proposé par les Britanniques ne donne satisfaction à ceux qui voudraient voir avancer l’Europe dans les domaines porteurs d’avenir, à savoir la recherche et l’innovation.
Les Chefs d’état et de gouvernement sont en effet soucieux de sauvegarder leurs privilèges – ainsi le chèque britannique et la PAC à la française ont survécu jusqu’à présent…
Et pendant que les querelles à l’européenne vont bon train, l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce discute les privilèges des pays riches et l’équilibre recherché entre le Nord et le Sud qui ne sera pas près d’être atteint à Hong Kong.
Car si l’Europe a fait un geste dans la bonne direction avec la diminution de certaines subventions de produits agricoles, les Etats Unis ne sont pas prêts à abandonner leurs subventions pour la production de coton et maintiennent leur politique de concurrence effrénée à l’encontre de certains pays africains.
Le constat que toute l’aide au développement de l’Europe est en volume inférieure au dommage causé par les barrières commerciales procure matière à réflexion !
Matière à changement de politique aussi! L’ouverture des marchés européens aux produits des pays en développement serait en effet une aide autrement plus efficace que le système d’aide actuel. Ce serait rendre leur dignité à ces peuples du continent africain, sans leur donner ce sentiment de dépendance, cette obligation de remercier, comme jadis le petit nègre de la crèche !
L’Europe devrait mieux tenir compte des alliances qui se trament ailleurs, comme cette réunion des Etats de l’Asie, ASEAN, qui se fait sans la présence « des blancs », c’est-à-dire des Etats-Unis, mais bien avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Une petite secousse serait bien nécessaire pour que les Chefs d’état et de gouvernement de l’UE réalisent enfin qu’ils ne sont pas le nombril du monde et que leurs petites querelles de clocher sont bien ridicules au vu des enjeux au niveau mondial !
Ils feraient donc bien de boucler ce budget dont l’UE a besoin pour permettre la continuité des programmes d’aide en cours, et pour assurer les nouvelles dispositions pour la recherche et l’innovation.
Et bien sûr un peu de décence leur imposerait un petit peu d’ambition pour tirer l’Europe de la crise politique dont elle risque ne plus se remettre.