Certes, la constitution pour l’Europe n’est pas directement liée à ces problèmes, et le message qu’une Europe engagée à créer l’emploi par les grands investissements dans le secteur des transports et de la mobilité, par le projet Galileo qui crée à lui seul 150.000 nouveaux emplois donnera précisément les perspectives qu’attendent les jeunes, mais ce message n’est pas arrivé à bon port. Le leurre que le non à la constitution aidera à faire changer l’Europe est d’autant plus irresponsable qu’un manque d’union et de cohésion nous mènera au gouffre d’une crise économique. Dépassé par la Chine et l’Inde, le vieux continuent n’évitera pas les effets de la globalisation. L’innovation et la recherche devront être dotés des crédits suffisants pour la diversification économique et à cette fin le site universitaire de Belval devrait être perçu comme une perspective nouvelle pour le Sud du pays. Notre pays à lui seul aura aussi son mot à dire pour le développement de la compétitivité en Europe!
Le manque de courage et le scepticisme chez les jeunes sont en flagrante contradiction avec l’effort de leurs ancêtres, qui eux n’ont pas hésité à mettre la main à la pâte pour la reconstruction après la guerre. D’ailleurs le rappel de la guerre leur est bien trop abstrait et lointain et hélas la paix n’a plus la même valeur pour ceux qui n’ont pas vécu la guerre. Et même les horreurs qui se sont passés à Srebrenica et qui faute de coopération européenne n’ont pu être évitées, n’ont pas été suffisantes pour défendre le projet de la politique commune de sécurité et de défense.
A qui la faute si la vue unilatérale fixée uniquement sur leur propre avenir l’emporte chez beaucoup de jeunes ? Ont-ils désappris que le bonheur de donner et de s’engager pour autrui est bien plus grand que la satisfaction de tout avoir et d’être dispensé de batailler pour un monde plus juste et moins pauvre?
N’eussions-nous pas eu le vote engagé des seniors, le oui aurait été moins franc et même peut-être un non. A nos dirigeants de le remarquer et de rendre honneur à ceux qui ont reconstruit le pays et lui ont sauvé l’honneur et sa place en Europe.