Le Parlement européen était visiblement à l’aise avec les prestations des ministres luxembourgeois, la présidence a reçu des éloges bien mérités. Tout aurait pu se terminer à la satisfaction générale : le bilan est appréciable ! Un gros dossier comme celui de la coopération en Afrique a été bouclé et le secrétaire général de l’ONU a relevé avec satisfaction qu’enfin l’Europe a retenu une date ferme pour arriver aux 0,7% d’aide au développement.
Sous notre présidence, l’avancée dans des dossiers épineux comme le pacte de stabilité, la recherche avec Galileo et ITER, a été notable, et l’on pourrait continuer l’énumération des succès. Les nombreuses conférences et colloques ont certainement contribué à rehausser l’image de notre pays et maint sujet épineux a été abordé sur le site idyllique de l’abbaye de Neumünster. En fait, sans la disponibilité de cette infrastructure vraiment polyvalente les organisateurs auraient eu bien du mal à caser leurs nombreuses activités.
Reste le bémol du dernier conseil européen des chefs d’Etat et le malaise qui persiste – de même que notre inquiétude pour le référendum du 10 juillet. La Chambre des députés vient de faire un premier vote, les réunions d’information se multiplient, et on ne peut qu’espérer que le résultat sera en sorte que nos concitoyens prouveront une fois de plus qu’une petite nation ne se laisse pas intimider par les détracteurs de la grande idée de la solidarité et de la paix pour les Européens. Pourquoi imiteraient-ils majoritairement les Français et les Néerlandais dans leurs attitudes négatives ? Voter non, c’est voter contre les articles qui veulent unir les Européens pour la paix, les droits humains et le respect de la personne, c’est voter contre la confirmation de la diversité culturelle et du pluralisme religieux, contre la reconnaissance de la laïcité.
C’est enfin voter contre les intérêts de notre pays qui a tant gagné avec l’Europe et qui perdra beaucoup sans l’Europe politique telle que prévue par la Constitution.