C’est bien entendu son porte-monnaie qu’on vise en premier lieu, et ceci non pas avec des méthodes de loyale concurrence d’après le principe que la meilleure offre trouve l’approbation, mais avec des moyens modernes de marketing qui deviennent de plus en plus agressifs – frisant la désinformation – voire qui sont franchement mensongers.
L’intérêt des consommateurs est donc un vrai thème de politique pour le bien du citoyen, mais méconnu et sous-estimé : il s’agit pourtant d’une bonne raison de voter pour le traité de constitution.
La commission de l’environnement vient d’adopter son rapport sur le texte de la Commission qui doit réglementer l’adjonction de vitamines, de substances minérales et de certaines autres substances aux denrées alimentaires. Qui n’aurait pas hésité au supermarché entre des produits dont les bienfaits pour la santé ont été vantés en des termes élogieux, alors que souvent les simples bons produits de petits producteurs qui n’appliquent pas les stratégies de marketing restent dans les rayons ?
Un bon exemple sont les produits de notre laiterie nationale qui, il y a dix ans déjà, étaient vendus en Belgique sous le label « bio » alors que le consommateur luxembourgeois leur préférait des produits importés des grandes multinationales à cause de leur qualité « light » ou autres caractéristiques en vogue.
La Commission vient de prendre l’initiative pour mettre un frein à ces stratégies d’utiliser la santé des citoyens comme élément publicitaire par excellence pour vendre. Suffit-il de consommer tel ou tel produit pour être certain d’avoir ce qu’il faut pour le bon fonctionnement du corps – et il y en a selon la publicité pour tous les âges !
Finalement, le consommateur ne sait plus vers qui reporter sa confiance – surtout qu’en matière de problèmes nutritionnels il est mal informé – même mal formé pour faire face à toutes les tentations !
En effet la nutrition, qui est une science – trop peu considérée, car les projets de recherche sont rares et trop récents – se résume pour le commun des mortels à l’intervention « pompier » en urgence quand les ceintures commencent à serrer ou quand l’été approche et le bikini de l’année dernière laisse apparaître les trop-pleins – résidus des menus festifs accumulés.
Connaître ce qu’il faut vraiment au corps pour bien fonctionner est devenu une vraie science qui a un nom et un profil professionnel insuffisamment protégé. Il appartient en effet aux Etats membres de faire le nécessaire pour que les diététiciens, ou nutritionnistes aient la juste protection de leur titre professionnel en relation avec leurs études – universitaires ou supérieures, la plupart du temps.
Le jeu dangereux de manger tout et n’importe quoi parce que c’est bon pour la santé oublie que notre corps est une machine merveilleuse et sensible, qui fonctionne d’après notre programme génétique légué par nos ancêtres. Les connaissances de base d’une nutrition saine faisant souvent défaut – certaines écoles s’appliquent à faire déjeuner correctement les enfants avant de commencer les cours, car souvent le manque de nourriture adéquate est la vraie cause du manque de concentration voire même de l’agressivité des élèves.
Beaucoup reste à faire pour remédier à cet état de malbouffe qui fait des jeunes des obèses avant terme, et où la boulimie et l’anorexie sont de fréquentes maladies des jeunes – signaux alarmants de carences souvent autres que de la seule nourriture du corps.
En l’occurrence la protection du consommateur fait partie d’un domaine très vaste et est proche d’un programme de santé publique !