Incontestée au parlement, visée par les programmes électoraux de tous les partis politiques. L’ambitieux but du gouvernement d’atteindre 1% du PIB à la fin de l’actuelle législature prouve la volonté politique de continuer sur la voie du partage avec les plus pauvres.
Un département ministériel de tout repos ? Certes non, à considérer les nombreuses visites du précédent ministre de la Coopération, le montrant sur le terrain, caressant d’innombrables têtes d’enfant, informant par l’image et une large couverture de presse, et par le rapport d’activité sans cesse amélioré dans sa présentation.
D’aucuns se sont d’ailleurs demandés si l’argent dépensé pour la publicité dans ce domaine politique n’aurait pas mieux servi les projets sur le terrain. Notre coopération au développement n’aurait pas son efficacité sans les agents à la coopération, Lux-Dev, et surtout les ONG, dont certaines étaient actives sur le terrain bien avant l’engagement du gouvernement.
Avec le Danemark et la Suède nous sommes dans le peloton de tête de l’Union européenne. L’effort budgétaire (0,84% en 2003) se mesure à la lumière d’autres domaines, par exemple la recherche, où avec 0,3% du PIB nous sommes la lanterne rouge des 25.
L’action politique se mesure aux choix opérés et à l’efficacité des actions, la notion de « développement durable » étant de mise.
Un accompagnement scientifique pour l’évaluation des projets sous cet angle de vue, de même que l’incidence des interventions sur l’évolution culturelle et ethnique des populations sur le terrain, pourraient utilement compléter notre système des pays cibles.
Notre siècle est le premier qui ne connaisse plus la colonisation. L’Europe a la lourde responsabilité de son passé dans ce domaine. L’exploitation de nombreux pays pour leur richesse en minerais précieux, mettant la population locale à la merci des colonisateurs, la destruction de cultures autochtones – fût-ce par la conviction que seuls les Européens avaient la clé du savoir et du progrès – nous interpellent.
L’Union européenne – avec les pays membres – est le plus important investisseur. Son but d’atteindre 0,39% du PIB en 2006 sera probablement atteint.
Question au commissaire désigné : s’emploiera-t-il à obliger les pays rébarbatifs à s’acquitter de leur dû ? Réponse politique : il n’a pas la compétence de le faire.
Et les colonisateurs, n’auraient-ils pas davantage de dettes ? Le Luxembourg a dès à présent dépassé le but fixé par les Nations unies pour 2007 : 0,7%.
Nous pouvons être fiers !